Le témoin solitaire de William Boyle


Rédigé le 13 octobre 2018

livre Le témoin solitaire  de William Boyle GallmeisterPremières phrases
Dès que Mme Epifanio ouvre la porte, Amy sent que ça ne va pas. Quelques mois plus tôt, quand elle a commencé ses visites, monsignor Ricciardi l’a prévenue que Mme Epifanio était sujette à des accès de démence et que, certains jours, elle ne saurait probablement plus bien où elle se trouvait, en quelle année on était et qui était mort ou vivant. Mais Amy n’a vu ce côté-là de Mme Epifanio qu’une ou deux fois. En général, le matin, elle est d’excellente humeur, d’une grande vivacité pour une dame de quatre-vingt-dix ans, malgré ses épaules voûtées, ses cheveux roses ébouriffés et constellés d’épingles à cheveux, ses lunettes réparées avec du Scotch qui lui pendent autour du cou.

Pourquoi ce livre
Je n’avais jamais lu William Boyle (pas taper!) mais, dernièrement, plusieurs copinautes m’ont dit le plus grand bien de son roman « Gravesend ». Alors, toujours dans l’optique de sortir de ma zone de confort livresque et d’explorer plus en profondeur le catalogue des auteurs édités chez Gallmeister, je me suis penchée sur « Le Témoin solitaire », le dernier roman en date de l’auteur.

Mon avis sur Le témoin solitaire de William Boyle

Dans « Le Témoin solitaire » nous allons faire la connaissance d’Amy, une jeune femme qui, depuis de nombreux mois, a relégué au placard sa vie de « party-girl » pour devenir une jeune femme aidante et très active dans sa communauté religieuse.
Toutes ses bonnes résolutions vont voler en éclats le jour où elle décide de suivre un jeune homme qui a importuné la vieille dame chez laquelle elle se rend régulièrement.
Celui-ci va, malencontreusement, se faire tuer sous les yeux d’Amy. Étant la seule témoin du meurtre elle va décider de ne pas signaler le crime à la police. Et pire encore, elle va subtiliser — pour on ne sait quelle raison — l’arme du crime !

Ce que je peux dire de « Témoin solitaire », c’est que c’est un roman captivant !
L’écriture de William Boyle est très addictive et dès les premières lignes on est happé par la vie d’Amy. Une vie que l’on ne peut dissocier de Gravesend, le quartier de Brooklyn où elle vit, car ici tout le monde se connait de génération en génération. Un quartier avec de grandes communautés d’Italiens et de Russes.

Gravesend est un endroit que l’auteur aime et connait très bien pour y être né et y avoir vécu. Cela se ressent fortement dans ce roman. Peut-être un poil trop à mon goût, car William Boyle a tendance à situer les actions dans les rues où elles se déroulent, et je dois avouer que de lire à longueur de page des « Thirty-fourth Street » et autres noms de rues m’a légèrement agacée. C’est un procédé que je n’aime pas en général, mais là, c’est surtout que mon œil butait sur les nombres anglais des rues.

P63
Elle a tourné à gauche sur King Highway, s’éloignant du Homestretch, puis a dépassé Bay Parkway et a poursuivi sur Seven-Eighth Street, traversant tour à tour toutes les avenues numérotées en ordre décroissant. Seven-Eighth Street ressemble beaucoup à la rue où Vincent a été poignardé…

J’ai aimé suivre le personnage d’Amy. J’ai eu beaucoup d’empathie pour elle, bien que souvent je lui ai demandé : mais pourquoi tu fais ça Amy ? Je ne suis pas certaine d’avoir réussi à la cerner.
Ici, on va retrouver Alessandra, l’ex petite amie D’Ami qui, si je ne dis pas de bêtises, est présente dans « Gravesend », le premier roman de l’auteur. Le personnage étant ici secondaire, cela ne gêne pas de ne pas avoir lu « Gravesend » avant « Le Témoin solitaire ».

Alors voilà, j’ai lu mon premier William Boyle, j’ai adoré la plume de l’auteur qui m’a sortie de ma zone de confort en m’emmenant à New York. Une ville que j’explore que très très rarement (voir pas du tout) en littérature. Je suis beaucoup plus à l’aise, lors de mes vagabondages littéraires, avec l’Amérique profonde ou mieux l’Ouest américain.
L’expérience m’ayant tout de même bien plu et l’écriture de l’auteur séduite, je reviendrai à Brooklyn très bientôt.

Pour mon prochain livre, j’hésite entre « Tout est brisé » qui vient de sortir dans la chouette collection Totem des éditions Gallmeister et « Gravesend ». Lequel me conseillez-vous ?

William Boyle - Le témoin solitaire

7.3

L'ecriture de l'auteur

7.5/10

l'histoire

7.0/10

En résumé

  • Traduit par Simon Baril
  • Titre V.O. : The Lonely Witness

Infomations

  • Editions Gallmeister (4 octobre 2018)
  • 299 pages
  • 22.40 €

4 commentaires

  • Marie-Claude
    14 octobre 2018 à 2 h 03 min -

    J’ai très hâte de le lire.
    J’ai eu un coup de coeur pour « Gravesend » et été plutôt déçu par « Tout est brisé », trop misérabiliste à mon goût…

    • Chinouk
      20 octobre 2018 à 12 h 54 min -

      ah… « Tout est brisé » est trop misérabiliste ? bon on verra alors, c ‘est le prochain que je vais lire car j’ai peur que dans Gravesend qu’il me refasse le coup des noms de rues …

  • Alaska
    15 octobre 2018 à 16 h 06 min -

    Gravesend est plus qu’excellent! J’avais adoré! Depuis je n’ai pas encore lu autre chose de l’auteur… On dirait que je ne suis pas certaine si les autres me plairaient autant.

    • Chinouk
      20 octobre 2018 à 12 h 52 min -

      je l’ai ajouté à ma wishlist 🙂 d’après tous les commentaires que j’ai lu, les autres livres de l’auteur sont tout aussi bien.

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