Esther d’ Olivier Bruneau


Rédigé le 25 août 2020

livre Esther Olivier BruneauPremières phrases du livre :
Les gouttes de pétrole tombaient une à une, comme un interminable sablier. Le regard noyé dans les vaguelettes concentriques qui s’étiraient à la surface de la cafétéria, Anton savourait un dernier répit avant de se sangler derrière le volant de sa voiture pour aller procéder à l’échange force de travail contre pouvoir d’achat. En fait, il n’était même pas sûr d’aimer le café, mais plutôt l’idée de s’en faire un. Ça avait quelque chose de rassurant, car se faire un café restait à peu près basique que deux cents ans plus tôt, si ce n’était cette voix qui lui disait quand il était prêt, et lui demandait combien de sucres il voulait.

Pourquoi ce livre :
Esther d’Olivier Bruneau est une lecture totalement impromptue. C’est aussi pour moi l’occasion de découvrir les éditions du Tripode, car, si ma mémoire ne me joue pas de tours, je n’ai jamais lu de parution de cette maison d’édition. Le résumé d’Ester m’a fortement intriguée, alors je me suis dit que sortir de ma zone de confort me ferait le plus grand bien.

Résumé

Anton et Maxine forment un couple sans histoires, doucement consumé par la routine. Une nuit, en rentrant d’un dîner, ils découvrent par hasard une lovebot, poupée sexuelle animée et douée d’intelligence artificielle, abandonnée aux ordures. L’irruption dans leurs vies de ce corps, programmé pour le plaisir mais martyrisé dans sa chair synthétique, va bien vite bousculer leur intimité. Mais tandis que la créature retrouve peu à peu vie et révèle des fragments de son passé, ils ne se doutent pas encore que les épreuves qu’elle a traversées la rendent exceptionnelle, et en font la proie d’une traque insoupçonnée.

Esther d’ Olivier Bruneau – Mon avis

Voilà un beau pavé de 500 pages que j’ai finalement dévoré très rapidement ! L’histoire que nous propose Olivier Bruneau est intéressante, car elle nous emmène dans un futur très réaliste où l’on a aucun mal à se projeter.
Les robots y ont une grande place, du robot jardinier bas de gamme à la voiture sans contacteur « organique » et sans oublier les lovebots, la technologie y est bluffante et parfois même flippante. Le degré de réalisme qu’ont ces lovebots est assez effrayant. Le constructeur a même pensé à insérer des petits sacs de faux sang sous leur peau !

Dans Esther, nous allons suivre trois arcs narratifs. La vie de ce couple et sa réaction face à l’arrivée d’Esther dans leur maison, la vie de leur fils adolescent en pleine recherche de sa sexualité et adepte de réalité virtuelle, puis nous allons aussi découvrir, petit à petit, en quoi Esther est aussi spéciale. Ces arcs s’entremêlent et rendent le récit très dynamique et addictif.

J’ai aimé découvrir le monde dans lequel évoluent nos protagonistes (et petite note à moi-même : lire plus d’uchronie). Le thème peut paraître un peu « olé olé » mais c’est plus profond que cela (sans vilain jeu de mots), car il y est surtout question de violence sexuelle contre les femmes et du rapport entre les Hommes et leurs robots.

Les personnages sont bien posés, et plus particulièrement Esther, qui au fil des pages devient de plus en plus humaine dans ses sentiments. Je peux presque dire que j’ai eu de l’empathie pour elle.

L’écriture de Olivier Bruneau est agréable à lire et beaucoup d’humour parsème ce récit, cela compense avec les scènes un peu crues de l’histoire.

Cette lecture fut une belle découverte, et même si je ne suis pas habituée à lire de l’uchronie (et encore moins avec des scènes de sexe), le sujet m’a particulièrement intéressée.

Esther d’ Olivier Bruneau

7.5

L'ECRITURE DE L'AUTEUR

7.5/10

L'HISTOIRE

7.5/10

Infomations

  • Le Tripode - 28 mai 2020
  • 513 pages

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