Les dynamiteurs de Benjamin Whitmer | Gallmeister


Rédigé le 4 octobre 2020

Livre Les dynamiteurs benjamin whitmer GallmeisterPremières phrases du livre :
C’est dans les nuits sans sommeil que je pense à Denver. Celles que vous passez quand vous grimpez dans un train de marchandises vide qui quitte l’Oklahoma, avec la poussière rouge qui danse sur le plancher, virevolte et défile en cyclone, et que votre présence insomniaque crée un silence tourmenté, terrorisé, qui se propage comme un cancer aux autres vagabonds. Ou quand vous vous trouvez dans la mangeoire d’un wagon à bestiaux qui traverse le Texas et que vous êtes sur le point de tourner maboule à cause du beuglement des longhorns, alors vous sautez à terre et vous restez éveillé jusqu’à l’aube, à l’abri de la pluie dans la cabane de chiotte au toi qui fuit de je ne sais quelle maison ravagée par les flammes.

Pourquoi ce livre
J’ai découvert Benjamin Whitmer avec le sublime « Cry Father »( lien) qui fut un gros coup de cœur. Ensuite, j’ai lu « Évasion » lien, un roman très noir que j’ai aimé, mais où la violence « gratuite » m’avait quelque peu dérangé. Il fallait que je me fasse une autre opinion de l’auteur en découvrant un autre titre, j’ai donc choisi de lire « Les dynamiteurs » son tout nouveau roman, car le résumé m’attirait grandement. C’est un roman d’apprentissage, et j’aime énormément ce genre littéraire.

Les dynamiteurs de Benjamin Whitmer – Mon avis

Avec « Les dynamiteurs », Benjamin Whitmer pose les bases de son quatrième roman dans les bas-fonds de la ville de Denver, Colorado, au 19e siècle. En 1895 pour être précis.
On y fait la connaissance de deux ados, Sam, le narrateur, et Cora. Ils vivent dans une vieille usine désaffectée avec un groupe de jeunes enfants des rues. Cora est un peu la maman du groupe et veille sur les petits. Sam est fou amoureux de Cora. Pas facile de vivre tranquillement dans cette usine, car des groupes de clochards tentent régulièrement de reprendre les lieux. Un jour lors d’une invasion, un géant muet est laissé pour mort sur le toit de l’usine. Cora va le soigner et comme Sam est le seul à savoir lire, il va lui servir d’interprète. Cette rencontre va clairement changer l’avenir du jeune ado, car si le géant va défendre les enfants il va aussi embarquer Sam dans les bas-fonds les plus sombres de la ville.

L’auteur nous offre ici un sacré roman d’apprentissage, il nomme d’ailleurs chacun de ses chapitres de cette manière : Sam se débrouille pour trouver… Sam va dîner dans une baraque… Sam apprend une bonne leçon….
Chapitre après chapitre, nous allons assister au passage de l’adolescence au monde adulte du jeune Sam.

L’histoire que nous propose Benjamin Whitmer est noire, très noire, mais aussi très tendre. Il y a un contraste très fort entre la noirceur de la ville de Denver, que l’auteur nous décrit à merveille, et l’amour de Sam porte à Cora. C’est ce contraste qui fait que j’ai aimé ce livre et qui rend l’histoire moins «  dure » à lire.

Personne ne peut rester de marbre face à ces deux ados. Ce qu’ils vivent et vont devoir affronter est terrible.
C’est surtout le personnage de Sam qui m’a touché, il est prêt à tout pour que son amoureuse n’ait pas à s’inquiéter de l’avenir des enfants. Ramener toujours plus d’argent pour Cora et les petits, c’est hélas ce qui va causer sa perte.

L’auteur, on le sent, a fait un énorme travail de recherche sur la ville, qu’il nous retranscrit de manière très réaliste. Tout y est noir, dur, violent, corrompu. Les armes côtoient l’alcool, la politique, les prostitués.

Alors si « Evasion » m’avait un peu déçu, ici l’auteur a bien corrigé le tir. Alors oui ‘Les Dynamiteurs’ est un roman très noir et violent, mais ça passe bien mieux.
À présent, il me reste ‘Pike’ à lire, je vais le sortir de ma pal bientôt, car j’ai dévoré cet opus et j’ai très envie de me replonger dans la plume de l’auteur.

Si vous aimez les romans noirs, avec un univers qui peut ressembler, pour l’ambiance, à Charles Dickens, je vous conseille fortement de vous plonger dans « Les dynamiteurs ».

Les dynamiteurs de Benjamin Whitmer

7.5

L'ECRITURE DE L'AUTEUR

7.5/10

L'HISTOIRE

7.5/10

En résumé

  • Traduit par Jacques Mailhos
  • Titre V.O. : The Dynamiters

Infomations

  • Editions Gallmeister - 3 septembre 2020
  • 391 pages

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