Il faut qu’on parle de Kevin de Lionel Shriver


Rédigé le 27 juillet 2019

livre il faut qu on parle de kevinPremières phrases du livre :
Cher Franklin,
Je ne sais pas trop pour quelle raison un incident mineur survenu cet après-midi m’a poussée à t’écrire. Mais depuis que nous sommes séparés, ce qui me manque le plus est peut-être de pouvoir rentrer à la maison te livrer les curiosités narratives de ma journée, comme un chat déposerait des souris à tes pieds : menus et humbles tributs que s’offrent les couples après avoir chassé chacun dans son jardin.

Pourquoi ce livre
Il faut qu’on parle de Kevin est un roman que j’ai envie de lire depuis très longtemps et qui pourtant dort depuis de nombreuses années dans ma bibliothèque. Pour je ne sais quelle raison, je n’ai jamais pu le sortir de mes étagères, j’ai souvent tenté : je le prends, je lis les premières phrases et indubitablement je le repose à chaque fois ! Mais cette fois-ci, c’est la bonne !
Je suis incapable de savoir pourquoi j’ai tant traîné à le lire, car le thème du livre est pourtant un sujet qui me « passionne » et m’effraie en même temps. Je mets passionne entre guillemets, car je n’aime pas utiliser ce mot pour un sujet aussi grave et terrible que sont les tueries de masse dans les écoles.

Il faut qu’on parle de Kevin : Résumé

À la veille de ses seize ans, Kevin Khatchadourian exécute neuf personnes dans son lycée. À travers des lettres au père dont elle est séparée, sa mère retrace l’itinéraire meurtrier de leur fils. Un roman coup-de-poing, violent, complexe, qui s’attaque aux pires des tabous.

Il faut qu’on parle de Kevin : Mon avis

Je suis contente, car j’ai enfin lu Il faut qu’on parle de Kevin et j’en suis ravie !
Pourtant, les 100 premières pages du roman ne m’ont pas franchement emballée. L’histoire peine à se mettre en place, c’est long. Toute la partie où Kevin n’est pas encore né m’a franchement ennuyée ! En revanche, dès qu’il arrive au monde, on tombe en apnée dans le récit !

On découvre l’histoire grâce aux lettres que Éva, la maman, envoie à Franklin, son mari.
Elle lui dévoile ses doutes, ses interrogations. Elle analyse toute la vie de Kevin, pour tenter de comprendre.
Lionel Shriver a eu une très bonne idée de construire son livre de cette manière, cela fonctionne très bien. Et puis moi qui aime les récits épistolaires, je suis ravie. En revanche, quelques longueurs en moins auraient été bienvenues, car l’auteure part parfois dans des digressions qui n’apportent, je trouve, rien à l’histoire.

Beaucoup de lecteurs ont trouvé que, dans ce livre, la mère n’aimait pas son enfant et que potentiellement le comportement de Kevin était de sa faute. Étrangement, je ne l’ai pas du tout ressenti comme cela. Est-il facile (possible ?) d’aimer un enfant qui vous rejette profondément ?

J’ai surtout ressenti l’immense détresse d’une mère incomprise par son mari. Elle a tout fait pour l’alerter du « problème » de Kevin, mais lui fermait les yeux. Il vouait un amour aveugle à son fils. J’avais une furieuse envie de secouer le père, de lui dire d’ouvrir les yeux.

On pourrait croire que, vu que dès le début on connaît la fin, il n’y a pas de suspense, mais détrompez-vous ! La fin est bouleversante, même si je l’ai vue arriver très tôt.

Je me suis posé beaucoup de questions pendant ma lecture et surtout celle-ci : en sachant tout ce qu’a fait Kevin, aurais-je eu la force, comme elle, d’aller régulièrement le voir en prison ? Je ne pense pas.

Quand j’ai parlé de cette lecture sur instagram, beaucoup m’ont dit avoir adoré le film tiré du roman. À la fin de ma lecture, je me suis donc précipitée pour le voir. J’ai finalement été un peu déçue de celui-ci, car je le trouve bien en dessous du livre niveau intensité d’émotions.

Alors, si chez vous aussi, Il faut qu’on parle de Kevin de Lionel Shriver dort sur vos étagères, ne tardez pas à le sortir, et passez outre le fait des premières pages barbantes, vous ne le regretterez pas.

En ce qui me concerne je file voir ce que l’auteure a écrit d’autre, car je ne vais certainement pas en rester là avec Lionel Shriver .

Lionel Shriver - Il faut qu’on parle de Kevin

8.3

L'HISTOIRE

8.5/10

L'ÉCRITURE DE L'AUTEUR

8.0/10

En résumé

  • Traduit par Françoise Cartano
  • Titre V.O : We Need to Talk About Kevin

Infomations

  • J'ai lu (16 avril 2008)
  • 608 pages

3 commentaires

  • Matatoune
    28 juillet 2019 à 6 h 54 min -

    Une découverte pour moi mais j’avoue que sa lecture me serait certainement difficile, sans vraiment savoir pourquoi ! Merci et bon dimanche

  • Electra
    1 août 2019 à 14 h 29 min -

    ** ATTENTION SPOILE **

    je l’ai sur mon étagère -en anglais, depuis de très nombreuses années – contrairement à toi, j’adore le film qui montre tout ce que tu décris : un enfant qui rejette sa mère malgré ses tentatives. On le ressent et on n’en veut pas à la mère (alors qu’ici tu dis qu’on lui reproche son manque d’amour maternel) et puis la fin en prison, est sublime – j’ai vu la fin cinquante fois car elle m’émeut à chaque fois. En en parlant avec ma mère (très marquée par le film également), on a vu l’amour qu’il lui porte. Car ce qui est marquant c’est que ce père aveuglé (il ne voit pas son fils tel qu’il est) il le tue mais il ne tue pas sa mère… bref, je vais le lire c’est certain mais quand ?

  • Chinouk
    1 août 2019 à 15 h 27 min -

    ** ATTENTION SPOILE **
    J’ai hâte d’avoir ton avis sur le livre du coup. Quand je dis qu’on lui reproche son amour maternel ( à la m’erre) , ce n’est pas ce que j’ai ressenti pendant ma lecture, mais ce que j’ai lu dans divers commentaires . Je ne le pense absolument pas. Comme tu n’as pas encore lu le livre tu ne sais pas que la fin dans celle-ci est encore plus  » choquante  » et que Kevin ne c’est pas contenter de tuer son père et sa soeur  » simplement » ( je n’en ai pas parlé dans l’article pour pas spoiler.
    Après un film est toujours moins intense qu’un livre, surtout que je l’ai directement regardé après ma lecture. En relance je t’accorde que les scènes en prison sont plus « intenses » dans le film.

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