La vie du bon côté de Hada Keisuke
Rédigé le 27 septembre 2017
Premières phrases
La lumière du jour qui filtrait entre les rideaux et le montant de la fenêtre était pâle. La couette remontée jusque sur la tête, Kento éternua un grand coup dans l’obscurité. Cette année, il avait commencé à souffrir du rhume des foins. Bien qu’il ait fermé la porte et obstrué la bouche d’aération, du pollen de cèdre avait pénétré dans sa chambre d’une dizaine de mètres carrés, déclenchant chez lui une réaction immunitaire exacerbée. Il tendit la main vers la boîte de mouchoirs posée à la tête de son lit et, dans son champ de vision, le rai de lumière pâle s’imposa à nouveau.
Pourquoi ce livre
Il y a quelques années je lisais énormément de littérature asiatique mais depuis que j’ai ouvert ce blog, j’ai l’impression que ce genre est passé complètement à la trappe. Il est temps de remédier à cela, alors je déclare officiellement le retour de la littérature japonaise sur le blog et je commence par cette petite nouveauté des éditions Philippe Picquier qui a obtenu le prix Akutagawa, l’équivalent à notre prix Goncourt.
Kento, presque la trentaine, au chômage et souffrant du rhume des foins, vit encore chez sa mère. Dans cet appartement, il y a aussi le grand-père, un vieil homme bougon qui n’a qu’une idée en tête : mourir. Kento va décider de s’occuper de celui-ci et tout faire pour lui offrir une fin de vie la plus agréable possible.
Voilà un petit livre assez grinçant, dont il m’a fallu quelque temps pour en comprendre le titre car au premier abord, il peut paraître trompeur.
Les trois personnages de l’histoire n’ont rien de joyeux : la mère subit la présence du grand-père, Kento enchaîne les échecs professionnels et le grand-père n’attend que la mort mais petit à petit, on s’aperçoit que le grand-père est un sacré filou et que le petit-fils est plein de gentilles attentions pour le vieillard.
Je n’ai pas été très à l’aise avec cette lecture que j’imaginais plus légère. Car oui, Kento est gentil avec son grand-père, mais ce n’est pas pour lui faciliter la vie, plutôt pour lui faciliter la mort. C’est ancré dans la culture japonaise, cette approche de la mort pour les personnes âgées. Personnellement, cela me dérange.
Dans le temps, les Japonais emmenaient les personnes âgées dans les montagnes et les y abandonnaient pour qu’elles y meurent et ne dérangent plus personne. Cela m’a rappelé le film " La ballade de Narayama" de Shohei Imamura qui a obtenu une double Palme d’Or à Cannes et qui est lui-même un remake du film du même nom de Kensuke Kinoshita.
J’ai tout de même été ravie de découvrir la plume de Hada Keisuke qui, à 32 ans, en est à son 10e roman. "La vie du bon côté" est le seul traduit en français, mais j’espère que d’autres suivront, car je suis curieuse de découvrir l’auteur dans un autre registre.
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La vie du bon côté de Hada Keisuke est publié dans la catégorie Lectures asiatiques avec le(s) Thème(s) : Picquier
on évolue dans nos choix de lectures avec un blog, n’est-ce pas ? pareil pour moi . J’ai tenté la littérature asiatique mais je n’y arrive pas (je préfère leurs films)
J’aime autant la littérature asiatique – surtout japonaise – que les flims. Je me régale quand mon ciné en propose en VOSF, je me « dévoue » toujours pour les projeter 🙂 c’est vrai que nos choix évolue, c’est flagrant là 🙂
Il est un peu étrange ce roman, je le reconnais..