Le sang ne suffit pas de Alex Taylor – Gallmeister


Rédigé le 3 juillet 2020

Le sang ne suffit pas de Alex Taylor, une histoire où la faim t’émaille et où les ourses rodent.
livre Le sang ne suffit pas de Alex Taylor
Premières phrases du livre :
Dans le gris vaporeux de l’aube, une vieille ourse descendit de la montagne et tua le cheval de l’Allemand mort. La pouliche, qui endurait l’hiver dans une remise délabrée, poussa un seul cri avant d’être réduite au silence par un puissant coup de patte. Ce devait être une grosse femelle pour qu’elle l’ait achevée aussi vite et d’un seul élan, pensait Reathel, allongé sur une paillasse miteuse à côté de la veuve de l’allemand,qui dormait par terre.

Pourquoi ce livre
J’avais repéré ce titre dans les futures parutions Gallmeister en février, il me semble. Un titre avec une sublime couverture et un résumé alléchant qui me faisait terriblement envie. À cause de ce foutu virus, on a dû attendre un peu pour sa parution, mais le jour venu, il était évident qu’il devait être ma première nouveauté post-confinement !

Résumé

En 1748, dans les montagnes enneigées de l’Ouest de la Virginie, Reathel et son chien errent depuis des mois. Quand enfin il arrive devant une cabane isolée, l’entrée lui est refusée par un colon hostile qu’il n’hésite pas à tuer. Il découvre alors à l’intérieur Della, une jeune femme sur le point d’accoucher.
L’enfant naît dans cette solitude glaciale. Pourtant, le froid, la faim et l’ourse qui rôde dans les parages ne sont pas les seuls dangers pour la mère et le nouveau-né. Car ce dernier a été promis à la tribu Shawnee pour que Blacktooth, leur chef, laisse les Blancs du village environnant en paix. Alors que les Shawnees se font de plus en plus impatients, le village envoie deux frères à la poursuite de Della, désormais prête à tout pour sauver son bébé.

Mon avis

J’ai entendu beaucoup de bien sur « le verger de marbre », le précédent titre d’Alex Taylor, mais je ne m’attendais pas à une telle écriture ! et si je devais définir ce roman en trois mots ce serait : noir, froid, faim !

Alex Taylor, avec « Le sang ne suffit pas » nous propose une histoire extrêmement rude dans le froid des montagnes de Virginie. Rude est encore trop doux pour ce qu’endurent les personnages de cette histoire. C’est la famine dans le coin, et les villageois pour espérer vivre un peu tranquille n’ont pas eu d’autre choix que de faire un pacte avec le chef de la tribu indienne voisine : leur donner 4 enfants blancs et ils ne les attaquent pas ! Je n’ai pas bien compris ce que les Indiens comptaient faire des enfants, mais à la limite je préfère ne pas le savoir…

La faim est terriblement présente dans ce livre, c’est terrifiant ! Même l’ourse que l’on croise durant toute l’histoire meurt de faim, même le chien féroce…
J’insiste sur les mots « Froid », et « Faim », car c’est vraiment deux sensations qui résument parfaitement le livre.

Alex Taylor a une écriture belle, dense et très descriptive.
Il a un don incroyable pour faire ressentir les choses, on s’imagine parfaitement la dureté de la vie des personnages.

Malgré cela, j’ai tout de même eu du mal avec son écriture trop descriptive et « précieuse ». Personnellement,
j’ai trouvé que la beauté de son style tranchait trop avec la noirceur extrême de l’histoire (comme si mon cerveau n’arrivait pas à associer les deux, étrange sensation). Le fait aussi d’avoir dû plusieurs fois aller chercher dans le dico la signification de certains mots m’a un peu agacée. Une fois ou deux, cela ne me gêne absolument pas, mais plusieurs fois cela me donne l’impression que l’auteur veut « étaler sa science » ou alors que je suis vraiment inculte!

Certains passages sont extrêmement crus et ce que l’on peut dire c’est que les personnages Alex Taylor ne sentent vraiment pas bon.

P45
Il percevait quand même les relents de la cape en peau de mouflette de Bertram et de l’orifice de sa bouche dont émanait une telle puanteur qu’on eût cru que l’homme venait de prodiguer une heure de fellation à un étron.

P46
Son vrai nom était Lejeune, mais il avait été rebaptisé « Simon Cheese« par les colons anglais qui trouvaient à son arôme personnel un fort parfum de cheddar mûr.

En conclusion : Je suis vraiment scindée en deux quant à mon ressenti. J’ai adoré l’histoire et le climat mais je ne suis absolument pas réceptive à l’écriture d’Alex Taylor (du moins dans ce roman). Certes sa plume est belle, mais, selon moi, elle était trop en inadéquation avec ce que je lisais.

J’ai lu quelque part une expression pour définir ce roman : « Du Dark Nature Writing », c’est exactement ça !

Alors si vous avez envie de lire quelque chose de noir, à l’écriture qui bouscule n’hésitez pas !
Pour ma part, je lirai  » le Verger de Marbre », pour me faire un second avis sur les mots d’Alex Taylor.
Avez-vous lu cet auteur ? Ce livre ? Dites-moi ce que vous en pensez !

Le sang ne suffit pas de Alex Taylor - Gallmeister

6.5

L'ECRITURE DE L'AUTEUR

5.0/10

L'HISTOIRE

8.0/10

En résumé

  • Traduit par Anatole Pons

Infomations

  • Editions Gallmeister (28 mai 2020)
  • 320 pages
  • collection Americana

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