Le Grand Jeu de Cécile Minard
Rédigé le 16 mars 2019
Premières phrases
Les cinq hommes sont repartis avant que le soleil ne passe derrière la montagne. Le pilote préfère éviter les vols de nuit et les huit voyages qu’il a effectués aujourd’hui avec ces longues minutes de stationnaires précis ont requis suffisamment de son attention pour qu’il ait envie de se détendre dans la vallée. Les quatre techniciens étaient dans cet état de fatigue euphorique que procure le travail accompli, ils ne pensaient qu’à redescendre, prendre un peu de repos, retrouver leur foyer.
Pourquoi ce livre
J’étais passé à côté de ce livre lors de sa sortie en grand format, en revanche sa sortie en poche m’a sauté aux yeux (sûrement grâce à sa couverture) : une femme qui part s’isoler en montagne pour vivre une expérience solitaire dans un refuge High Tech, cela ne pouvait que me plaire ! Le résumé de ce livre m’a tellement emballé que je l’ai proposé en Lecture Commune sur mon groupe de lecture MaPageBuissoniere (Un groupe de lecture dédié aux récits de voyage et aux livres ayant pour thème la nature.). Je ne connaissais pas du tout Céline Minard, juste entendu vaguement parlé de « Faillir être flingué » son précédent roman.
Installée dans un refuge high-tech accroché à une paroi d’un massif montagneux, une femme s’isole de ses semblables pour tenter de répondre à une question simple : comment vivre ? Outre la solitude, elle s’impose un entraînement physique et spirituel intense. Saura-t-elle « comment vivre » après s’être mise à l’épreuve de conditions extrêmes, de la nature, de la brutalité des éléments ? C’est dans l’espoir d’une réponse qu’elle s’est volontairement préparée, qu’elle a tout prévu. Tout, sauf la présence, sur ces montagnes désolées, d’une ermite, surgie de la roche et du vent, qui bouleversera ses plans et changera ses résolutions.
La première partie de ce livre l’a complètement emballée.
Une femme décide de s’isoler en pleine montagne et d’y vivre en autarcie. Elle s’installe dans un refuge à la pointe de la technologie à moitié suspendue dans le vide.
À travers son journal de bord, nous la suivons dans son installation et sa découverte de son environnement. Elle nous partage son quotidien entre survie et balade, des balades qui ont d’ailleurs l’allure de véritable randonnée sportive avec de gros déniveler et de l’escalade .
J’ai beaucoup apprécié cette partie, car l’écriture de l’auteure est si précise que je pouvais me projeter pas à pas avec elle dans ses sorties. Une écriture presque chirurgicale. J’en suis même venue à me demander si l’auteure elle-même n’avait pas vécu cette expérience pour pouvoir la retranscrire si précisément.
Ensuite vient la seconde partie, et c’est là que tout se gâte, dans la vie de cette femme, mais aussi dans mon expérience de lecture.
Malheureusement pour elle, la narratrice aperçoit qu’elle n’est pas seule à vivre dans ce coin de montagne, à son plus grand désespoir ! L’arrivée de cette ermite créée un revirement radical dans l’histoire et outre la relation très spéciale que vont entretenir les deux femmes, à partir de maintenant le roman va devenir limite un récit d’escalade peu plausible, jusqu’à cette fin qui va me laisser plus que perplexe !
En fait, le mot perplexe retranscrit bien mon sentiment envers ce roman, même aujourd’hui, plusieurs jours après ma lecture je ne sais pas comment me positionner.
Beaucoup de choses m’ont dérangé, mais la plus importante étant de ne pas pouvoir me situer dans l’histoire : Qui est cette femme , quelle est son but, ( peut être ne l’ai-je tout simplement pas compris) , combien de temps compte -elle vivre dans la montagne ? on ne sait même pas où est cette montagne.
Beaucoup (toute ?) de mes questions sont restées sans réponse et vraiment je déteste ça.
Au fil des pages, l’auteure nous propose des envolées philosophiques, tous m’ont laissé de marbre, excepté celui-ci
P73
J’ai essayé. On ne peut pas jouer seul aux échecs. On ne peut pas s’oublier au point de se surprendre. Peut-on s’oublier au point de s’accueillir ?
Je sors de ma lecture avec le sentiment de ne pas avoir compris ce que l’auteure cherchait à me dire. J’ai plus qu’adoré l’écriture minutieuse de Céline Minard, la première partie de ce livre est littéralement un coup de cœur, mais j’ai l’impression que la seconde moitié est comme une blague où tout part en cacahuète !
Je vais lire « Faillir être flingué» prochainement pour me faire un avis plus clair sur l’auteure.
Si vous avez lu « Le Grand Jeu » je suis curieuse d’en connaître votre avis.
En attendant, voici les avis de :
Nastasia | Lecturussime | Christelle
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