Parcourir la terre disparue de Erin Swan | Gallmeister

Premières phrases du livre :

Le vent dans l’herbe ondulée. Le soleil chaud sur son chapeau. Le vague désagrément des mouches. Il contemple la plaine bosselée par les créatures laineuses. Il en a abattu douze aujourd’hui  : deux mâles, neuf femelles, un bisonneau. Pas sa meilleure prise, mais un butin respectable. Burroughs et Masters sont déjà au travail, à scier les langues, à dépecer les carcasses. Bientôt, il se joindra à eux. L’après-midi empeste la bouse, le sang et sa propre sueur. Il s’essuie le visage et se demande quand sa barbe va pousser. Il aimerait se raser avec les autres, s’agenouiller devant le miroir ébréché à l’aube, embuer le verre de son haleine.

Pourquoi ce titre :

Parcourir la terre disparue d’Erin Swan est depuis très longtemps dans ma pile à lire car, dès sa sortie, il m’a énormément tentée. Mais pour je ne sais quelle raison, je ne l’avais jamais sorti !
Le thème du challenge Gallmeister (sur Insta) d’octobre était de lire un livre qui sort un peu de l’ordinaire pour le catalogue Gallmeister, alors j’ai tout de suite pensé à ce titre. Et spoil alert : j’ai bien fait !

Résumé :

En 1873, Samson, chasseur de bisons fraîchement immigré, parcourt les Grandes Plaines, plein d’optimisme devant son nouveau pays. En 1975, Bea, adolescente enceinte et mutique, arpente le même paysage, et finit par atterrir dans une institution où un psychiatre s’efforce de déchiffrer ses dessins. En 2027, après une série de tornades dévastatrices, un ingénieur abandonne son existence routinière pour concevoir une ville flottante sur le site de ce qui fut La Nouvelle-Orléans, où il fonde avec sa fille poétesse une communauté de rêveurs et de vagabonds. En 2073, la Terre est entièrement noyée, et la jeune Moon n’a entendu à son propos que des histoires. Vivant sur Mars, elle s’interroge sur l’avenir de son espèce.

Parcourir la Terre disparue est l’histoire d’une famille, de celles et ceux qui, génération après génération, héritent d’un même rêve. Avec la même pugnacité et le même espoir, ils tentent de survivre sur une Terre qui se couvre lentement d’eau. Une aventure pleine de résilience et d’espérance.

Mon avis :

L’intrigue de Parcourir la terre disparue se déroule sur deux siècles et suit une même lignée familiale — de Samson, chasseur de bisons dans les plaines du Kansas en 1873 , à Moon qui vit dans une colonie martienne en 2073. Elle est marquée par l’errance, la perte et l’espoir tenace de survivre.
À première vue, ce livre peut paraître étrange, car l’histoire s’ouvre sur un western avec Samson et, trente pages plus loin, on bascule dans l’anticipation avec la petite Moon. C’est d’ailleurs avec Moon que mon coup de cœur pour ce livre a débuté !
Nous allons suivre l’histoire de cette famille, au fil des années et des chapitres, du point de vue de plusieurs personnages. Au premier abord, on se pose plein de questions car l’autrice a construit son histoire un peu comme un puzzle, puis tout s’éclaire.
J’ai tout aimé dans ce livre. Les thèmes : il va être question d’écologie, de deuil, de maternité. La façon dont l’autrice a construit son histoire en nous la dévoilant par petites touches. Et surtout l’écriture de l’autrice qui est sublime, une écriture poétique et mélancolique qui s’accorde parfaitement au déroulement du récit. Car ce livre est l’inverse d’un page turner : le rythme est plus contemplatif, mais il m’était impossible de le lâcher.
J’ai aimé retrouver chaque personnage, ils avaient tous quelque chose, même si ma préférence va à Moon.
Si vous cherchez un livre lumineux pour éclairer vos sombres journées d’hiver, ne cherchez plus ! Si vous cherchez un livre sur la maternité et la filiation, ne cherchez plus. Si vous cherchez un livre sur le dérèglement climatique, ne cherchez plus !
Si vous cherchez votre prochain coup de cœur : vous venez de le trouver ! Vous l’aurez compris (je pense), je ne peux que vous recommander très, très, très fortement cet OVNI du catalogue Gallmeister.