Le grand horizon de Lola Nicolle – Phebus
Rédigé le 13 novembre 2025

ça commence par le bruit des moteurs, les klaxons qui déferlent, les hurlements de mouettes par la fenêtre ouverte. Et une vision ; celle du faux plafond gorgé d’humidité, le soleil qui incendie les murs rendus ainsi fluo. Les portes que l’on claque de l’autre côté de de la cloison. Il y a le premier réveil qui suit un long voyage, ce bref moment où il doute de l’endroit où il se trouve, puis la conscience qui progressivement revient. Il est 6 heures du matin.
Même si c’est un roman, le sujet de ce livre me plaît énormément. Il est question d’une course de vélo d’ultra-endurance : la TCR, Transcontinental Race.
J’adore cette course, j’étais donc très curieuse de découvrir ce roman de Loa Nicolle, paru aux éditions Phébus.
Est-ce le goût du risque qui a poussé Vincent à se lancer dans une course d’ultracyclisme alors que rien ne le prédisposait à la performance ? La nécessité d’une épopée solitaire ? La curiosité pour un voyage sans trêve ? Un matin de juillet, ce jeune père de famille enfourche son Genesis Equilibrium, un vélo noir léger comme l’air qui réunit toutes les caractéristiques pour avaler les 4 000 kilomètres qui le séparent de la ligne d’arrivée de la mythique Transcontinental Race. Car traverser l’Europe en quinze jours en parfaite autonomie, c’est le but de cette épreuve insensée à laquelle s’inscrivent chaque année des centaines d’amateurs.
Si sa vie a pu parfois lui échapper, Vincent la sent là plus palpable, dans cette tentative d’exploit sous canicule, à croiser chiens errants, vestiges du communisme et paysages d’un monde de plus en plus précaire. Au gré des check-points, des dangers et des songes hallucinés, ce qui s’annonçait comme une épreuve physique légendaire devient réflexion éblouissante sur le corps, le temps, l’altérité, l’amitié, nos désirs et ce que nous sommes déterminés à en faire.
Dans Le grand horizon, de Lola Nicolle, nous suivons Vincent, grand passionné de vélo, qui décide un jour de s’inscrire à la TCR (Transcontinental Race), une course d’ultracyclisme à travers l’Europe à réaliser en une quinzaine de jours.
Nous allons suivre ses aventures, ses états d’âme, ses rencontres et ses galères.
En parallèle, nous faisons la connaissance de Pauline, une amie d’enfance de Vincent. Par hasard, elle découvre que celui-ci a pris le départ de la TCR et, grâce au suivi GPS des coureurs, elle se met à suivre sa progression. À chaque pause, chaque ralentissement ou dépassement, elle imagine ce qu’il est en train de vivre.
Les chapitres alternent entre les points de vue de Vincent et de Pauline, et c’est très intéressant de les voir se répondre.
Mais plus qu’une simple course, cette aventure devient pour Vincent une véritable introspection : il repense à sa femme, à son fils, et à Marc, son ami d’enfance, qui rêverait d’être à sa place — ou plutôt, avec lui sur cette course.
Si vous me connaissez un peu, vous savez que je fais du vélo et que j’adore les courses d’ultra-endurance, particulièrement la TCR, que je suis assidûment chaque année.
C’est donc avec une grande joie que je me suis plongée dans cette lecture… et je l’ai beaucoup appréciée !
J’ai aimé le regard de l’autrice, qui ne fait pas de son roman un simple récit de performance, mais utilise la course comme prétexte à une réflexion intime sur le dépassement de soi, les ideologies et les liens humains.
J’ai évidemment adoré les chapitres consacrés à la course (mes préférés !), mais aussi ceux où Vincent se questionne, ainsi que le point de vue de Pauline.
La fin — que je ne vous dévoilerai évidemment pas — m’a beaucoup touchée.
Et j’ai découvert avec plaisir la plume de Lola Nicolle, que j’ai trouvée très délicate.
Alors, si vous avez envie de pédaler 4 000 km tout en restant bien installé sous votre plaid, n’hésitez pas à lire Le grand horizon!
Pour recevoir les nouvelles chroniques du blog et ne rien louper !
Le grand horizon de Lola Nicolle – Phebus est publié dans la catégorie Lectures francophones avec le(s)