Aednan Terre – Mère de Linnea Axelsson | Paulsen
Rédigé le 4 novembre 2025 ~ Coup de coeur Inside !

La voix
coupelle que la mémoire
façonne
je bois ta chevelure
et je m’envole
Parmi les montagnes
qui nous ont enfantés
et enlacent
ton corps et le mien
Les doigts hésitent
et le cœur
mugit
J’aime beaucoup les publications de la maison d’édition Paulsen, et encore plus les titres de la collection « La Grande Ourse », qui nous promettent toujours un beau dépaysement.
J’apprécie également les couvertures de ces livres, et celle de Ædnan. Terre-Mère de Linnea Axelsson ne déroge pas à la règle.
C’est pour cela que je n’ai pas résisté à postuler à la dernière Masse Critique de Babelio pour ce titre, sans même en connaître le sujet.
Quelle joie de découvrir que j’avais été sélectionnée pour cette lecture ! En plus, je n’étais absolument pas préparée à ce qui m’attendait.
À l’aube du XXe siècle, le nomadisme vit ses dernières heures. Alors que de nouvelles frontières contraignent les éleveurs de rennes sames à modifier leurs routes de transhumance, le jeune Aslat grimpe sur une falaise pour trouver son chemin et bascule dans le vide. Cette tragédie amorce la dispersion du clan familial. Une génération plus tard, Lise, arrachée à ses parents et dépouillée de la langue de ses ancêtres, s’interroge sur son héritage culturel. C’est sa fille, Sandra, incarnation de la résistance autochtone, qui mettra fin à cette tentative d’effacement, un siècle après le début de cette épopée.
Avec Aednan Terre – Mère de Linnea Axelsson, nous suivons une famille sâme sur plusieurs générations, des années 1913 à aujourd’hui : un peuple nomade qui vit de l’élevage de rennes entre la Finlande, la Suède et la Norvège.
Nous découvrons, en même temps qu’eux, tous les problèmes auxquels ils doivent faire face : l’expropriation de leurs terres pour la construction d’un barrage, la réduction des zones de transhumance, l’obligation progressive pour les enfants d’abandonner leur langue maternelle, les humiliations dans les écoles quand on est un enfant nomade, le racisme… et j’en passe.
Aednan Terre – Mère est un livre à plusieurs voix, et il est passionnant de suivre les différentes générations.
J’ai énormément aimé ma lecture, même s’il m’a fallu un petit temps d’adaptation, car Aednan Terre – Mère n’est pas un livre d’accès facile. C’est un roman-poème, écrit en vers libres. Il faut un moment pour que la lecture devienne fluide, d’autant plus que l’autrice s’amuse parfois à brouiller la chronologie.
Après ces quelques ajustements, j’ai littéralement dévoré ce livre. J’ai même dû me forcer à ralentir tant j’étais happée par l’histoire.
Le livre est composé de trois parties : Aednan (« la terre »), Aedno (« le fleuve ») et Aedni (« la mère »). C’est magnifique.
Aednan Terre – Mère est un roman que je vous recommande vivement pour son sujet, son originalité et la beauté de l’écriture de Linnea Axelsson. Ses 500 pages peuvent impressionner, mais croyez-moi, vous en redemanderez.
Je compte d’ailleurs le relire bientôt, en prenant cette fois davantage mon temps.
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