Island de Pierre-Antoine Guillotel Transboreal
Rédigé le 23 décembre 2025

Veillée d’armes. Les lumignons suspendus à l’entrée des maisons suggèrent ce que l’œil ne voit pas. Ils sont les sentinelles dont la garde débute quand décline le jour. Ici, aux portes du cercle polaire, la lumière est une denrée rare la moitié de l’année, molestée par les latitudes, sabrée par les saisons. Elle abonde l’été pour disparaître en hiver. Et la vie en est affectée. On parle peu par ici. Les hommes et le silence sont de connivence.
Pour le mois du nature writing, je voulais inclure à mes lectures de la littérature de voyage, qui, même si je n’en lis pas beaucoup en ce moment, est ma littérature préférée. J’avais envie d’un récit rude, alors mon choix s’est tourné vers Island de Pierre-Antoine Guillotel, qui attend son tour dans ma PAL depuis un moment. Je suis contente de relire un titre de chez Transboréal (lien), cela fait trop longtemps que je ne me suis pas tournée vers ma maison d’édition chouchoute. Et puis on en parle de la beauté de la couverture ?
À 27 ans, Pierre-Antoine Guillotel entreprend de faire le tour de l’Islande à pied. Il s’élance seul, fin août 2020, de la réserve d’Hornstrandir, au nord-ouest de l’île, pour former une boucle de 3 000 kilomètres. La marche s’annonce éprouvante, loin des sentiers battus. De glaciers en déserts sombres et en marécages, l’île volcanique dévoile sa rudesse brute. Le voyageur côtoie renards arctiques, rennes et lagopèdes, il subit les affronts du blizzard et expérimente le grand froid des Hautes Terres. Les villages lui offrent des rencontres sublimées par la solitude ; marins, pêcheurs, bergers nourrissent ses réflexions sur leur lien avec la nature. Au terme de cinq mois de marche, Pierre-Antoine Guillotel aura repoussé ses limites pour mieux entendre le souffle de la terre noire d’Islande.
Ísland, l’appel du 66° Nord est le récit du voyage de Pierre-Antoine Guillotel qui a tout quitté pour une aventure extrême : la traversée de l’Islande à pied, en solitaire.
Durant près de cinq mois, de la fin de l’été jusqu’au cœur de l’hiver polaire, il parcourt 3000 kilomètres le long des côtes islandaises. Ce livre retrace son périple alors qu’il affronte des conditions de plus en plus difficiles : des tempêtes de neige aux vents violents, en passant par la nuit quasi permanente et la solitude écrasante des paysages désertiques.
Son chemin est jalonné de rencontres brèves mais marquantes avec les habitants de l’île.
Si je devais retenir l’essentiel d’Ísland, l’appel du 66° Nord, ce serait son authenticité brute. Loin des cartes postales lisses (on est très, très loin des récits de voyage idylliques en Islande que l’on voit sur les réseaux), Pierre-Antoine Guillotel nous livre un récit sans filtre sur la rudesse de son expédition : le froid qui mord, les tempêtes aveuglantes et la peur viscérale face à une nature indomptable. Ce récit donne froid rien qu’en le lisant. Dans son livre on croise aussi de nombreux auteurs, et ça j’adore !
La plume de l’auteur est à la hauteur du voyage : précise, élégante et très visuelle.
Si vous aimez les récits de voyage authentiques et exigeants, ne cherchez plus ! Si vous voulez comprendre ce que signifie vraiment « marcher » et « être seul », vous venez de trouver votre lecture.
Un coup de cœur hivernal, à lire bien au chaud sous un plaid pendant que dehors la tempête fait rage.
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Island de Pierre-Antoine Guillotel Transboreal est publié dans la catégorie Récits de voyages, Transboréal avec le(s) Thème(s) : Transboréal