Les sentinelles de Jayne Anne Phillips
Rédigé le 20 octobre 2025

Je suis montée dans la carriole et Papa m’a fait asseoir à côté de Maman, tous les trois sur la banquette de bois.
– Tiens-lui les mains, il m’a dit, comme elle aime. Reste bien près d’elle et empêche-la de bouger.
Je l’ai vu se baisser pour attacher la cheville de Maman à la sienne avec une corde ? J’avais chaud parce qu’il m’a forcée à porter un bonnet pour protéger ma peau et éviter les rides au coin des yeux ? Au cas où un jour, finalement, je deviendrais quelqu’un.
1874, au lendemain de la guerre de Sécession. Sur les routes de Virginie-Occidentale se croisent civils et soldats, renégats et vagabonds, affranchis et fugitifs. ConaLee, 12 ans, l’adulte de sa famille depuis aussi longtemps qu’elle s’en souvienne, entreprend un voyage avec sa mère, qui n’a pas prononcé un mot depuis des mois, et l’homme qu’on lui a dit d’appeler « papa ». Ce vétéran sudiste, qui s’est imposé dans leur monde, les dépose à l’entrée de l’asile d’aliénés de Trans-Allegheny. Là, loin de leurs proches, se faisant passer pour une dame et sa bonne, mère et fille empruntent le long chemin de la guérison.
Une fois de plus, Jayne Anne Phillips tisse un récit envoûtant où la mémoire collective, les secrets familiaux et les fracas de l’Histoire se conjuguent. Dans une prose d’une beauté âpre, elle s’attache à dépeindre avec empathie les victimes, les blessés dans leur chair et leur âme. Et fait revivre une galerie de personnages mémorables: Dearbhla, la guérisseuse irlandaise qui sait lire dans les pierres, O’Shea, le veilleur de nuit amnésique ou encore Mrs Hexum, la cuisinière au grand coeur. Autant de sentinelles qui tentent à leur échelle de protéger un monde qui se délite et de réparer les vivants.
L’histoire du livre Les Sentinelles de Jayne Anne Phillips débute en 1874, alors que la jeune ConaLee est contrainte par son « père » d’emmener sa mère dans un asile, l’homme ayant décidé d’abandonner sa famille.
Pour pouvoir rester auprès de sa mère, ConaLee va faire semblant de n’être que sa servante. Les deux femmes vont alors évoluer au sein de cet asile et y faire diverses rencontres.
Jayne Anne Phillips nous balade ensuite, au fil des chapitres, sur plusieurs décennies, avec des allers-retours dans le temps. On en apprend davantage sur ConaLee et sa mère, ainsi que sur Dearbhla, la nounou, et O’Shea, un veilleur de nuit amnésique.
Tout ce petit monde cohabite entre secrets de famille et souvenirs de la guerre de Sécession.
Ma lecture avait très bien commencé : j’étais totalement happée par les premiers chapitres.
Mais, assez vite, j’ai eu du mal à rester plongée dans l’histoire, notamment lorsque l’autrice a intégré des passages liés à la guerre de Sécession. — ce qui est paradoxal, car j’aime habituellement beaucoup cette période de l’histoire américaine.
Impossible de retrouver l’attirance des premiers chapitres. Je suis restée de marbre face à l’histoire pourtant très sombre de ConaLee et de sa mère.
J’ai même hésité à abandonner ma lecture, mais j’ai finalement tenu bon, curieuse de voir où Jayne Anne Phillips voulait nous emmener. Malheureusement, j’ai trouvé certaines ficelles un peu trop faciles.
Heureusement, l’ouvrage possède de belles illustrations, ce qui m’a motivée à poursuivre.
Parfois, un livre a tout pour nous plaire, mais la magie n’opère pas.
J’ai lu de très bons avis sur celui-ci, donc eut-être qu’il saura vous toucher davantage qu’il ne l’a fait pour moi.
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