Tu vas aimer notre froid – Un hiver en Yakoutie de Harod Schuiten


Rédigé le 15 juin 2018

Tu vas aimer notre froid – Un hiver en Yakoutie de Harod Schuiten Premières phrases

L’aube pointait à peine et je marchais avec Nikolaï vers l’hôtel, sous le ciel gris. Il n’avait même pas vingt ans. Je l’avais rencontré dans le Transsibérien. C’était un «gopnik », au crâne rasé, semi-bandit occasionnel de grandes lignes ferroviaires, le genre qui s’attache aux occidentaux perdus. Un jeune homme d’une belle compagnie. Nous avions trinqué et bu dans le train qui traçait nuit et jour à travers la taïga enneigée.

Pourquoi ce livre
J’aime les récits et encore plus quand ils se situent dans le Grand Nord. Alors forcément, l’histoire de ce professeur belge qui part enseigner un an en Yakoutie a attiré mon attention.

Résumé

Harold Schuiten a vécu pendant un an une expérience insolite, sinon extravagante : enseigner le français dans des villages de Yakoutie, la région la plus glaciale de la planète. Il raconte cette aventure avec fraîcheur et drôlerie.

Mon avis

Harold est professeur de géographie, il ne se sent pas à sa place dans son job. En vadrouillant sur le net, il tombe sur une petite annonce plus qu’étrange : une école belge au fin fond de la Yakoutie recherche un professeur pour enseigner le français. Après quelques recherches sur la Yakoutie (qui est l’endroit le plus froid de la planète, jusqu’à -67 ° en hiver), Harold postule sans y croire.

Et puis finalement, une réponse positive arrive. Après moult tracas pour obtenir un visa — et prouver qu’il n’est pas un espion —, parce qu’est-ce qu’un prof de français, qui est aussi journaliste, irait faire là-bas ? Il n’y a rien ! Le voilà parti. Toutes les personnes à qui il annonce sa destination lui disent qu’il est fou, qu’il ne devrait pas y aller, qu’il fait très froid et qu’il n’y a rien là-bas. Contre l’avis de tous, le voilà parti pour la République de Sakha que même l’ambassade de Russie a du mal à situer.
L’auteur nous raconte, sous forme de journal, ses aventures dans ce village au milieu de rien avec beaucoup d’humour. Ses rencontres, ses découvertes.

Certains passages sont drôlissimes, comme celui où la directrice de l’association qui l’accueille fait faire un gros trou dans le mur de la maison où il loge parce qu’il fume. Il faire genre – 50 °C et il se retrouve avec un gros trou dans le mur pour évacuer la fumée (impossible de sortir fumer par ces températures, car la fumée gèle et devient abrasive pour les poumons). L’auteur est plus que perplexe, surtout que le système étant inefficace pour évacuer la fumée, un second trou est envisagé.

Une fois son année scolaire terminée, il continue son voyage en direction du lac Baikal via le mythique Transibérien.

Même si ce récit m’a plu, je l’ai trouvé trop court, ou du moins pas assez détaillé. J’aurais voulu connaître plus de choses sur sa vie au village, sur son acclimatation, son rapport au froid. Ici, j’ai l impression que l’auteur est resté en surface.
J’ai trouvé un peu longs les passages sur la politique du pays. L’auteur aurait pu en faire l’impasse (ou les raccourcir) et nous livrer plus de détails sur son aventure.

Je félicite tout de même Harold Schuiten d’avoir eu la témérité d’effectuer cette mission, car franchement il faut le faire.

Tu vas aimer notre froid – Un hiver en Yakoutie est un témoignage glacialement drôle

Tu vas aimer notre froid – Un hiver en Yakoutie de Harod Schuiten

7.5

L'ECRITURE DE L'AUTEUR

8.0/10

L'HISTOIRE

7.0/10

Infomations

  • LES IMPRESSIONS NOUVELLES EDITIONS (1 février 2018)
  • 208 pages
  • 16 €

5 commentaires

  • Alaska
    15 juin 2018 à 16 h 21 min -

    Ça l’air bien intéressant! Dommage que ce soit trop court. Moi le froid, ça me parle! 😉

    • Chinouk
      12 juillet 2018 à 11 h 54 min -

      oui vraiment cours, c’est dommage 🙁

  • keisha
    2 juillet 2018 à 16 h 37 min -

    Ha comme j’ai aimé ce bouquin! En plus c’est plutôt drôle, et bien original comme aventure

    • Chinouk
      12 juillet 2018 à 11 h 49 min -

      oui, très drôle parfois 🙂 mais trop cours aussi, je trouve 🙁

  • A.A.
    27 octobre 2021 à 22 h 44 min -

    Merci … En 2018, dans la boite à livres de.mon village (une cabine téléphonique où les habitants viennent se délester des livres dont ils ne veulent plus et trouver les trésors que d’autres ont abandonné)… Je trouve le roman Siberia de Philippe Sauve. Moi qui suis une fan inconditionnelle de la première heure de mon compatriote Mick Horn, je dévore le livre de ce jeune aventurier en Sibérie. A la fin, je sens un grand vide et un manque d’inspiration… commen trouver d’autres livres de la même veine? Au hasard, je tape le nom de l’auteur, et votre site est l’un des premiers à s’afficher… Et c’est une révélation ! Des dizaines de livres conseillés dans « mes goûts »… Je ne suis donc pas seule à m’intéresser aux récits de voyage qui, s’ilsnont lieu dans le Nord, me ravissent au possible. Depuis je viens souvent jeter un œil sans jamais me manifester. Mais ce soir, j’ai un peu de temps, alors j’en profite pour vous dire MERCI pour votre site et vos conseils…

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